RACHMANINOV
TRIFONOV
HARDING
- 1h30min
- Le Corum / Opéra Berlioz
- Montpellier
- De 10 à 60€ - Tarif A

Deux œuvres héroïques ou la rencontre entre un Strauss sûr de son fait et un Rachmaninov miné par une féconde mélancolie.
LE PROGRAMME
SERGE RACHMANINOV 1873-1943
Concerto piano et orchestre n°3 en ré mineur op.30 – 45′
Allegro non tanto
Intermezzo : Adagio
Finale : Alla breve
RICHARD STRAUSS 1864-1949
Une Vie de héros, poème symphonique op. 40 – 45′
Der Held (Le héros)
Des Helden Widersacher (Les ennemis du Héros)
Des Helden Gefährtin (La compagne du héros)
Des Helden Walstatt (Le combat du héros)
Des Helden Friedenswerke (Les œuvres pacifiques du héros)
Des Helden Weltflucht und Vollendung (Le renoncement et l’accomplissement du héros)
LES ARTISTES
DANIIL TRIFONOV piano
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE
DE RADIO FRANCE
DANIEL HARDING direction
À une dizaine d’années près, Richard Strauss et Rachmaninov furent contemporains, mais alors que le premier mourut dans sa Bavière natale, le second connut l’exil et finit ses jours à Hollywood. Tous deux, par ailleurs, ne se laissèrent pas griser par les sirènes de la musique atonale, telle qu’elle vit le jour au début du XXe siècle, et cultivèrent le sens de la virtuosité dans des formes éprouvées.
Rachmaninov composa son Troisième Concerto dans sa propriété d’Ivanovka, en 1909, et le créa le 28 novembre de la même année à New York après l’avoir travaillé sur le bateau à l’aide d’un clavier muet. Signe de la vigueur de l’écriture orchestrale de Rachmaninov, Mahler, pourtant fort exigeant, dirigera le concerto quelque temps plus tard avec le compositeur au piano. C’est dans la douceur d’une simple mélodie confiée au soliste que commence le premier mouvement, largement développé. L’intermezzo n’a rien d’une page tranquille et s’enchaîne au complexe finale, en forme de chevauchée, qui s’achève dans l’effusion.
Une Vie de héros vient couronner la décennie des poèmes symphoniques de Richard Strauss, inaugurée en 1889 par la fantaisie symphonique Aus Italien. Le compositeur se consacrera ensuite essentiellement à la scène, jusqu’à l’ultime Capriccio, créé à Munich en 1942.
Strauss, quand il compose en 1898 Ein Heldenleben (« Une vie de héros »), éprouve curieusement le besoin de se mettre en scène : le héros, on l’a deviné, c’est lui-même. Besoin de se rassurer ? Une Vie de héros marque plutôt la consécration d’un genre ; sans doute Strauss a-t-il conscience à cette époque qu’il ne peut guère aller plus loin dans la voie du poème symphonique. C’est pourquoi peut-être sa partition abonde de citations puisées… dans ses propres œuvres. Manière de se peindre en héros ironique ou fatigué, conscient de l’œuvre déjà accomplie.
Une vie de héros se compose de six épisodes enchaînés, dont la succession est d’une telle éloquence qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Les sous-titres dont ils sont pourvus ne sont pas de la main du compositeur et encombrent l’écoute bien plus qu’ils l’éclairent.
Christian Wasselin
Avec le soutien du Groupe FDI
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