MONTPELLIER UN IMAGINAIRE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE #2

LÉO MALET

LE DRAPEAU (DU ROMAN) NOIR

L’Insurgé est le titre d’un roman de Jules Val­lès pub­lié en 1886, et d’une chan­son com­posée quelques mois plus tôt en hom­mage à Auguste Blan­qui. Mais le mot « insurgé » pour­rait  out aus­si bien qual­i­fi­er la fig­ure de Léo Malet, qui de Mont­pel­li­er (où il est né en 1909, dans le quarti­er de Cel­leneuve) à Paris, a pra­tiqué avec bon­heur l’insurrection indi­vidu­elle mar­iée à l’humour noir.

La bonne fée poé­tique et la mau­vaise fée poli­tique se sont penchées l’une et l’autre sur le berceau du petit Léo.
Privé de père, de mère et de frère dès l’âge de trois ans, l’enfant fut élevé par son grand-père, qu’il décrira plus tard comme « le pro­lé­taire com­plet ». Il ajoutera : « C’était un type bien. Il aimait lire» .
Le jeune Malet n’a que seize ans quand le mil­i­tant lib­er­taire André Colom­er vient par­ler à Mont­pel­li­er des « deux mon­stres, Dieu et la Patrie, [qui] rav­agent l’humanité ». Un éblouisse­ment : il sera lui aus­si anar­chiste.
C’est l’époque où le Groupe d’études sociales de Mont­pel­li­er se réu­nit au café La Pro­lé­tari­enne, rue Alfred-Bruyas ; l’époque aus­si où Colom­er rompt avec le jour­nal Le Lib­er­taire et fonde L’Insurgé. « Colom­er m’envoyait chaque semaine un paquet de L’Insurgé, que je dis­tribuais dans quelques kiosques, et que l’on vendait à la criée, le dimanche, sur la place de la Comédie et l’Esplanade », racon­tera Malet.

Quelques années plus tard, le voici à Paris, où il mul­ti­plie les petits boulots. Il se rap­proche des sur­réal­istes, devient un moment trot­skyste, se présente aux élec­tions lég­isla­tives de 1928 avec le slo­gan « Ne votez pas », n’oublie pas pour autant sa verve.
N’avoue-t-il pas « une pas­sion presque artis­tique pour trois assas­sins célèbres : Lace­naire, Lan­dru et Wei­d­mann » ?
Pris­on­nier quelques mois en Alle­magne, il ren­tre en France. Son pre­mier roman, John­ny Met­al paraît en 1941 sous le pseu­do­nyme de Frank Hard­ing. Toute sa vie, il s’amusera, tel Fer­nan­do Pes­soa, à brouiller les pistes en mul­ti­pli­ant les pseu­do­nymes : Léo Latimer, Lionel Doucet, Jean de Sel­neuves, Noël Letam, Omer Refreger et autre Louis Refreger.

En 1943 appa­raît pour la pre­mière fois, dans 120, rue de la Gare, la fig­ure de Nestor Bur­ma, qui restera le détec­tive fétiche de ses romans. La Libéra­tion venue, le roman noir améri­cain con­naît une vague de notoriété qui pousse alors Malet à entre­pren­dre le cycle des Nou­veaux mys­tères de Paris, quinze livres dont Brouil­lard au pont de Tol­bi­ac, qui sera en 1982 le pre­mier adap­té par le dessi­na­teur Jacques Tar­di.
De leur col­lab­o­ra­tion naîtront notam­ment les ver­sions dess­inées de Casse-pipe à la Nation et de M’as-tu vu en cadavre ? Fam­i­li­er des marges d’un Paris pop­u­laire aujourd’hui dis­paru,

Léo Malet s’est éteint en 1996 à Châtil­lon.
Tout en retrou­vant sa place à Mont­pel­li­er : Jacques Malet, son fils, a offert à la médiathèque cen­trale Émile Zola un ensem­ble de 12 000 doc­u­ments (man­u­scrits, let­tres, pho­togra­phies, col­lages, etc.) qui a don­né lieu, en 2006, à l’exposition « Léo Malet revient au bercail ».

JOURNÉE SPÉCIALE

JEUDI 10 JUILLET
-
MEDIATHEQUE EMILE ZOLA

18H — JEUDI DE L’INA « LÉO MALET REVIENT AU BERCAIL »

Redé­cou­vrez Léo Malet à tra­vers une sélec­tion d’archives audio­vi­suelles
provenant des fonds excep­tion­nels de l’Institut nation­al
de l’Audiovisuel.

Entrée libre, sans réser­va­tion
En parte­nar­i­at avec le Réseau des Médiathèques et l’INA

19H LECTURES MUSICALES
Autour de l’œuvre de Léo Malet et son regard sur la musique

Un musi­cien et deux comé­di­ens s’emparent de l’univers de Léo
Malet et son époque. En com­pag­nie de Philippe Hat­tat au piano et avec les comé­di­ens Stéphane Laudi­er et Fab­rice Michel.

Entrée libre, sans réser­va­tion
En parte­nar­i­at avec le Réseau des Médiathèques et le Cours Flo­rent

ENVIE D’ALLER PLUS LOIN

DU 17 JUIN AU 2 AOUT


LE FONDS LÉO MALET
EXPOSITION
Entre 2005 et 2007, Jacques Malet, le fils de Léo Malet, donne à la médiathèque Émile Zola un ensem­ble d’archives ayant appartenu à son père, poète sur­réal­iste et romanci­er, créa­teur du célèbre détec­tive Nestor Bur­ma. Ce fonds foi­son­nant compte des man­u­scrits, des pho­togra­phies, des affich­es, dessins et col­lages, des let­tres, des livres dédi­cacés, des objets…

Décou­vrez une par­tie de cet ensem­ble dans la grande vit­rine du rez-de-chaussée de la Médiathèque Émile Zola.

Retrou­vez égale­ment une sélec­tion de dis­ques, de livres et de films à emprunter à la médiathèque en lien avec la pro­gram­ma­tion du Fes­ti­val

Plus d’information sur :
https :/mediatheques.montpellier3m. fr

CINEMA NESTOR BURMA
Acquis en 2007 par la Ville de Mont­pel­li­er, ce ciné­ma a été rebap­tisé « Nestor Bur­ma » en hom­mage au héros prin­ci­pal de l’écrivain Léo Malet, né à Cel­leneuve.
Une adap­ta­tion ciné­matographique autour de l’oeuvre Léo Malet est pro­gram­mée dans la semaine du 8 juil­let.
Plus d’informations sur : https ://burma.montpellier.fr

En parte­nar­i­at avec le Ciné­ma Nestor Bur­ma

Doc­u­ments Léo Malet © Mont­pel­li­er Méditer­ranée Métro­pole – Médiathèque cen­trale Émile Zola

Retour en haut