QUATUOR VÅREN

Com­posés dans les années 1822–1826, les derniers quatuors de Beethoven représen­tent une espèce de tes­ta­ment dans lequel l’auteur de Fide­lio ose toutes les expéri­men­ta­tions, har­moniques et ryth­miques. Beethoven en a fini avec les sym­phonies et les sonates pour piano, il peut se lancer à corps per­du dans l’univers en réduc­tion que con­stitue le quatuor où les qua­tre élé­ments (ou les qua­tre points car­dinaux, comme on voudra) ouvrent tous les pos­si­bles. Le Douz­ième Quatuor inau­gure cette série de par­ti­tions grisantes, et le Quatuor Våren a la bonne idée de le faire précéder par un quatuor de Boc­cheri­ni dont on sait peu qu’il a, simul­tané­ment à Haydn, fixé les règles du genre… au point de com­pos­er qua­tre-vingt-onze quatuors ! Le Quatuor ensi mineur, comme celui de Beethoven, illus­tre ce qu’on appelle sou­vent sa « dernière manière » et cul­tive l’exigence sans renon­cer à être aimable.