Journée spéciale Léo Malet
- 2h
- Médiathèque Centrale Émile Zola
- Montpellier
- Entrée libre

Archives audiovisuelles avec l’INA et lectures musicales
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MONTPELLIER UN IMAGINAIRE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE #2
LÉO MALET
18H – JEUDI DE L’INA « LÉO MALET REVIENT AU BERCAIL »
Redécouvrez Léo Malet à travers une sélection d’archives audiovisuelles provenant des fonds exceptionnels de l’Institut national de l’Audiovisuel.
19H LECTURES MUSICALES
Autour de l’œuvre de Léo Malet et son regard sur la musique
Lecture en compagnie de Philippe Hattat au piano et du comédien Stéphane Laudier .
LE DRAPEAU (DU ROMAN) NOIR
L’Insurgé est le titre d’un roman de Jules Vallès publié en 1886, et d’une chanson composée quelques mois plus tôt en hommage à Auguste Blanqui. Mais le mot « insurgé » pourrait out aussi bien qualifier la figure de Léo Malet, qui de Montpellier (où il est né en 1909, dans le quartier de Celleneuve) à Paris, a pratiqué avec bonheur l’insurrection individuelle mariée à l’humour noir.
La bonne fée poétique et la mauvaise fée politique se sont penchées l’une et l’autre sur le berceau du petit Léo.
Privé de père, de mère et de frère dès l’âge de trois ans, l’enfant fut élevé par son grand-père, qu’il décrira plus tard comme « le prolétaire complet ». Il ajoutera : « C’était un type bien. Il aimait lire» .
Le jeune Malet n’a que seize ans quand le militant libertaire André Colomer vient parler à Montpellier des « deux monstres, Dieu et la Patrie, [qui] ravagent l’humanité ». Un éblouissement : il sera lui aussi anarchiste.
C’est l’époque où le Groupe d’études sociales de Montpellier se réunit au café La Prolétarienne, rue Alfred-Bruyas ; l’époque aussi où Colomer rompt avec le journal Le Libertaire et fonde L’Insurgé. « Colomer m’envoyait chaque semaine un paquet de L’Insurgé, que je distribuais dans quelques kiosques, et que l’on vendait à la criée, le dimanche, sur la place de la Comédie et l’Esplanade », racontera Malet.
Quelques années plus tard, le voici à Paris, où il multiplie les petits boulots. Il se rapproche des surréalistes, devient un moment trotskyste, se présente aux élections législatives de 1928 avec le slogan « Ne votez pas », n’oublie pas pour autant sa verve.
N’avoue-t-il pas « une passion presque artistique pour trois assassins célèbres : Lacenaire, Landru et Weidmann » ?
Prisonnier quelques mois en Allemagne, il rentre en France. Son premier roman, Johnny Metal paraît en 1941 sous le pseudonyme de Frank Harding. Toute sa vie, il s’amusera, tel Fernando Pessoa, à brouiller les pistes en multipliant les pseudonymes : Léo Latimer, Lionel Doucet, Jean de Selneuves, Noël Letam, Omer Refreger et autre Louis Refreger.
En 1943 apparaît pour la première fois, dans 120, rue de la Gare, la figure de Nestor Burma, qui restera le détective fétiche de ses romans. La Libération venue, le roman noir américain connaît une vague de notoriété qui pousse alors Malet à entreprendre le cycle des Nouveaux mystères de Paris, quinze livres dont Brouillard au pont de Tolbiac, qui sera en 1982 le premier adapté par le dessinateur Jacques Tardi.
De leur collaboration naîtront notamment les versions dessinées de Casse-pipe à la Nation et de M’as-tu vu en cadavre ? Familier des marges d’un Paris populaire aujourd’hui disparu,
Léo Malet s’est éteint en 1996 à Châtillon.
Tout en retrouvant sa place à Montpellier : Jacques Malet, son fils, a offert à la médiathèque centrale Émile Zola un ensemble de 12 000 documents (manuscrits, lettres, photographies, collages, etc.) qui a donné lieu, en 2006, à l’exposition « Léo Malet revient au bercail ».
Réseau des Médiathèques
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