Ouverture !

Musique de film

La musique a préexisté au cinéma, mais la musique a toujours accompagné le cinéma. Quand celui-ci était muet, de grands orchestres ou un simple pianiste donnaient aux images un surcroît de rythme et d’ambiance : Saint-Saëns composa en 1908 la musique de L’Assassinat du duc de Guise, qui fit date.
Depuis lors, la musique accompagne autant les images que les dialogues, et de nombreux compositeurs se sont fait une spécialité d’écrire pour le cinéma. Certains d’entre eux, ignorant la distinction que faisait Ennio Morricone entre musique absolue (qu’on écoute pour elle-même) et musique appliquée (destinée à coller aux images), ont fabriqué des suites symphoniques pour le concert à partir de leurs partitions cinématographiques.
Le cinéaste Bertrand Tavernier s’était passionné pour les grandes partitions de musique de film, celles de Maurice Jaubert ou de Maurice Jarre, mais aussi pour celles qu’avaient signées des compositeurs de la dimension d’un Honegger ou d’un Dutilleux. Il les estimait dignes d’être jouées sans les images par les meilleurs orchestres, et plusieurs d’entre elles ont pris le chemin du concert sous la forme de suites d’orchestre. Montpellier, cet été, en accueillant la version restaurée du Napoléon d’Abel Gance, a aussi choisi de célébrer le mariage de la musique et du cinéma. Les musiques qu’on entendra aujourd’hui, sous la direction de Chloé Dufresne, sont signées John Williams, qui signa les grands thèmes d’Indiana Jones, d’Harry Potter, de Star Wars, de La Liste de Schindler, mais aussi Alexandre Desplat, l’un des musiciens les plus féconds du moment. Et de grands classiques du répertoire symphonique utilisés par Walt Disney dans Fantasia (La Danse des heures, L’Apprenti sorcier, L’Oiseau de feu) dialogueront avec l’inusable musique du Mépris.

Christian Wasselin