LOZAKOVICH JOUE BACH

mercredi 17 juillet 2024
à 18:00
De 7€ à 15€
Daniel Lozakovich © Sasha Gusov

JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
Sonate pour violon n° 1 en sol mineur BWV 1001 - 17′
Adagio

Fuga
Siciliana
Presto

Partita pour violon n° 3 en mi majeur BWV 1006 - 17′
Preludio
Loure
Gavotte en rondeau
Menuet I
Menuet II
Bourrée
Gigue

Partita pour violon n° 2 en ré mineur BWV 1004 - 28′
Allemande
Courante
Sarabande
Gigue
Chaconne

DANIEL LOZAKOVICH, violon

Après les Variations Goldberg et les Suites pour violoncelle, et en attendant L’Art de la fugue, voici trois œuvres essentielles pour violon du grand Jean-Sébastien

Si un musicien comme Haydn a fixé les formes du quatuor à cordes et de la symphonie, Bach, un demi-siècle plus tôt, a écrit des œuvres fondamentales destinées au clavier et au violoncelle. C’est à Köthen, dans les années 1720, qu’il mit au point ses trois Sonates et ses trois Partitas pour violon seul, qui constituent, au même titre que ses Suites pour violoncelle, une espèce de bible du musicien : Georges Enescu les qualifiait d’« Himalaya des violonistes ».
Les sonates sont composées de quatre mouvements alternativement rapides et lents, sur le modèle de la sonata da chiesa cher à Corelli. Les partitas, plus variées d’inspiration, sont en réalité de véritables suites de danse faisant se succéder allemande, courante, sarabande, etc., sans toutefois reproduire à chaque fois le même schéma. Elles transcendent bien sûr les rythmes de chacune des danses choisies afin de les porter à un degré d’abstraction qui est une ivresse pour l’esprit.
La Partita BWV 1004, en particulier, s’achève par une prodigieuse Chaconne, la plus vaste de toutes les pages pour violon de Bach, qui faisait dire à Brahms : « Si je pouvais imaginer ou simplement concevoir une telle pièce, je suis assez certain que l’exaltation et l’émotion que j’éprouverais alors me conduiraient à la folie. » Mais aussi : « Je trouve qu’il n’y a qu’une seule façon de s’approcher du pur plaisir que donne cette œuvre, même si c’est de façon très diminuée : c’est quand je la joue avec la main gauche seule ! Une difficulté comparable, une science de la technique, les arpèges, tout contribue à me faire alors sentir comme un violoniste ! » Ce qui n’a pas empêché les violoncellistes, voire les joueurs de marimba, de transcrire à leur tour les sonates et partitas du grand Jean-Sébastien.
Il ne faut pas cependant se méprendre quant à ces pages certes virtuoses, que Bach n’a jamais conçues comme des études au sens didactique du terme : c’est ainsi que le violoniste suédois Daniel Lozakovitch, à peine âgé de vingt-trois ans, aborde trois de ces six grandes partitions avec la sereine intrépidité qui le caractérise.

Christian Wasselin

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