MOZART AU JAPON
TRIO GEORGE SAND – V. DESPEYROUX
- Le Corum, Salle Pasteur
- Montpellier
WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756–1791
Der Schauspieldirektor - 4’30
transcriptions de Jean-Michel Ferran
Sérénade, extrait de Don Giovanni K 527 - 2’30
Transcription de Jean-Michel Ferran pour trio à cordes et koto
MISATO MOCHIZUKI née en 1969
Suikinkutsu pour quatuor avec piano et koto - 4’30
Commande de Radio France – création française
WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756–1791
Quatuor pour piano et cordes no 1 en sol mineur K 478 - 25′
Allegro
Andante
Rondo
DAÏ FUJIKURA né en 1977
Nui pour trio avec piano - 4’30
Commande de Radio France – création française
WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756–1791
Quatuor pour piano et cordes no 2 en mi bémol majeur K 493 - 25′
Allegro
Larghetto
Allegretto
TRIO GEORGE SAND
VIRGINIE BUSCAIL, violon
DIANA LIGETI, violoncelle
ANNE-LISE GASTALDI, piano
VIOLAINE DESPEYROUX, alto
MIEKO MIYAZAKI, koto
Le Trio George Sand et ses deux invitées font se télescoper la musique de Mozart avec deux pages écrites par des compositeurs japonais d’aujourd’hui.
Tout n’est que célébration dans la musique japonaise, et tout n’est que théâtre dans celle de Mozart. C’est en tout cas ce que nous laisse imaginer le programme de ce concert, qui commence par l’arrangement, signé Jean-Michel Ferran, de l’ouverture d’un opéra méconnu de Mozart : Le Directeur de théâtre (Der Schauspieldirektor), contemporain des Noces de Figaro, qui met en scène un impresario aux prises avec les caprices des deux chanteuses qu’il a engagées.
Après la Sérénade que chante le séducteur à la fenêtre de la camériste de Donna Elvira, au second acte de Don Giovanni, on entendra une pièce signée Misato Mochizuki (née en 1969) pour quatuor avec piano, auquel s’adjoindra un koto, que jouera Mieko Miyazaki. Le koto, parfois appelé « harpe japonaise » est un instrument typique de la musique traditionnelle de l’Extrême-Orient. Il a la forme d’un dragon et compte treize cordes pincées par l’instrumentiste ; son âge d’or se situe à l’époque dite « Edo », qui court du tout début du XVIIe siècle jusqu’à 1868.
Si Mozart était venu au Japon, dit Misato Mochizuki, « il aurait été intrigué par le suikinkutsu (littéralement, le caveau de la harpe à eau, système formé par une jarre et un tuyau en bambou qui permet d’écouter les gouttes d’eau souterraines) ainsi que par la plupart des instruments japonais, dotés de mécanismes produisant volontairement des bruits ».
Suivra une œuvre de Daï Fujikura (né en 1977), dont l’idée, comme la précédente, a été soufflée au compositeur par Anne-Lise Gastaldi. Il faut entendre le mot japonais nui dans le sens de « piqûre » ou « couture ». La partition, pleine d’esprit, est inspirée par la manière dont sont cousus et teintés les kimonos.
Cette œuvre sera encadrée par les deux quatuors pour piano et cordes de Mozart, qui furent composés en 1785 et 1786 et sont donc contemporains des Noces de Figaro. C’est là un genre assez rare : le jeune Beethoven composa trois quatuors avec piano sans numéro d’opus, et il faudra attendre Schumann pour qu’il acquière ses lettres de noblesse.
Christian Wasselin
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Ce concert est le concert de création de deux pièces écrites par Daï Fujikura et Misato Mochizuki dans le cadre d’un projet original illustrant « Le voyage imaginaire de Mozart au Japon » que l’on situe en 1788.
Ce projet est né de la passion du Trio George Sand pour Mozart et pour le Japon où elles sont invitées chaque année, en imaginant Mozart en voyage au pays du soleil levant.
Depuis plus de 20 ans, le Trio George Sand fait la part belle à la rencontre entre les cultures, à travers des projets qui unissent la musique à plusieurs autres arts. Pont temporel entre les cultures, dans ce projet « Le voyage imaginaire de Mozart au Japon », la musique de Mozart est associée aux créations contemporaines de Daï Fujikura et Misato Mochizuki, les instruments “classiques” dialoguent avec le koto, instrument traditionnel.
Richard Collasse, romancier (La trace, Saya, Le pavillon de thé, Seppuku …) auteur du « dictionnaire amoureux du Japon » et grand amateur de Mozart, a réalisé une savoureuse, érudite et humoristique correspondance fictive écrite du Japon par Mozart, à différentes personnes de son entourage :
- son épouse Constance pour expliquer le voyage, comment il est arrivé au Japon,
- sa sœur Nannerl sur sa première impression du Japon,
- son ami Puchberg pour évoquer les mœurs au Japon,
- Haydn pour parler de la musique et des instruments japonais,
- son ami japonais traducteur local pour annoncer son retour à Vienne : 3 ans avant l’écriture de La flûte enchantée, par clin d’œil savoureux, Richard Collasse s’amuse à suggérer que Papageno vient de sa rencontre, au Japon, avec son traducteur devenu son ami qu’il appelait « Papa Geino ».
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