HERVÉ NIQUET
MESSE À 40 VOIX

Le 24 juin, jour de la Saint-Jean, revêt une importance toute particulière pour les Florentins, car il s’agit d’honorer le saint patron de la ville. Le duc Cosme 1er de Médicis avait décidé en 1545 de donner un nouvel élan à cet événement en réactivant les potenze, des compagnies de citoyens florentins spécialement destinées à organiser les festivités.
Engagé à la fin de l’année 1558 par Cosme, Alessandro Striggio, musicien issu de la noblesse mantouane, était plus spécialement affecté au service du prince héritier François de Médicis, le fils de Cosme. Et c’est sans aucun doute à l’occasion d’une fête florentine que fut créée son œuvre la plus spectaculaire : une messe à 40 voix comprenant les cinq parties de l’ordinaire, dont la partition était considérée comme perdue il y a encore quelques années.
Cette messe représente, selon Hervé Niquet « ce qu’il y a de plus grand dans la littérature musicale occidentale : aucune doublure, seulement des parties réelles, avec un continuo instrumental ».

Pour la recréation d’un Office de la Saint-Jean à Florence, et même si l’on ne sait pas pour quelle occasion précise ce projet musical hors normes a été imaginé, nous avons voulu replacer la messe dans son contexte tout en lui offrant un décalage historique qui permette de comprendre comment Striggio est à l’origine d’un style musical qui s’est épanoui dans la première moitié du XVIIe siècle en Italie, que l’on a coutume d’appeler le style baroque monumental, ou colossal. C’est pourquoi, à côté des œuvres de Striggio, prennent place des pages de Benevolo et Corteccia, mais aussi de Palestrina, né il y a exactement 500 ans. Saint Ambroise, quant à lui, est l’auteur des premières hymnes chrétiennes et le fondateur du rituel de la messe dit « ambrosien ».

Consulter les textes chantés

La disposition adoptée aujourd’hui (40 voix réparties en cinq chœurs) n’est pas très différente de celle adoptée à l’époque, bien que plusieurs solutions aient pu être trouvées en fonction des lieux choisis. La répartition des cinq chœurs choisie par le Concert Spirituel s’approche ainsi au plus près de cette solution historique, à ceci près que les quatre chœurs latéraux (deux à droite et deux à gauche) ne seront pas placés les uns au-dessus des autres, mais côte à côte.

D’après Philippe Canguilhem

La tournée 2025 de ce programme fait l’objet d’un soutien de la SPEDIDAM.

L’ensemble Le Concert Spirituel est en résidence au Théâtre des Champs-Élysées dans le cadre du dispositif de « résidences croisées » mis en place par le Centre de musique baroque de Versailles. Cette résidence est l’occasion de recréer et d’enregistrer des opéras de Marais, Charpentier, Desmarest/Campra et Lully de 2022 à 2025.
Le Concert Spirituel est ensemble associé à l’Opéra de Massy.
Le Concert Spirituel est subventionné par le ministère de la Culture (DRAC Île-de-France) et la Ville de Paris.
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