QUATUOR DIOTIMA
- Le Corum, Salle Pasteur
- Montpellier
JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
L’Art de la fugue BWV 1080 :
Contrapunctus I - 3′
Contrapunctus III - 3′
ANTON WEBERN 1883–1945
Cinq mouvements pour quatuor à cordes opus 5 - 12′
Heftig bewegt (Violemment agité)
Sehr langsam (Très lent)
Sehr lebhaft (Très animé)
Sehr langsam (Très lent)
In zarter Bewegung (Avec délicatesse)
JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
L’Art de la fugue BWV 1080 :
Contrapunctus VIII - 6′
Contrapunctus IX - 2′
ANTON WEBERN 1883–1945
Six Bagatelles pour quatuor à cordes opus 9 - 5′
Mäßig (Modéré)
Leicht bewegt (Légèrement animé)
Ziemlich fließend (Assez fluide)
Sehr langsam (Très lent)
Äußerst langsam (Extrêmement lent)
Fließend (Fluide)
JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
L’Art de la fugue BWV 1080
Contrapunctus X - 13′
Contrapunctus XIV - 2′
Contrapunctus XV - 2′
ANTON WEBERN 1883–1945
Quatuor à cordes opus 28 - 8′
Mäßig (Modéré)
Gemächlich (À l’aise)
Sehr fließend (Très fluide)
JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
L’Art de la fugue BWV 1080 — 9′
Contrapunctus XX
Le Quatuor Diotima réunit Bach et Webern, deux musiciens qu’a priori tout oppose, afin de montrer qu’il n’en est rien. Webern n’at- il pas, d’ailleurs, orchestré une page de Bach ?
Le Quatuor Diotima réunit Bach et Webern, deux musiciens qu’a priori tout oppose, afin de montrer qu’il n’en est rien. Webern n’a‑t-il pas orchestré une page de Bach ?
Schönberg s’inscrivait volontiers dans la grande histoire de la musique germanique, qui part de Buxtehude à Bach et se poursuit jusqu’au XXe siècle. « De Bach, disait-il, j’ai appris : 1. La pensée contrapunctique, c’est-à-dire l’art d’inventer des figures musicales qui puissent s’accompagner elles-mêmes ; 2. L’art de tout développer à partir d’un motif générateur de base. » Disciple de Schönberg, Webern ne prétendit jamais, lui non plus, faire tabula rasa ; il orchestra d’ailleurs le Ricercare de L’Offrande musicale en 1935, année où son ami Alban Berg, lui-même élève de Schönberg, citait une phrase de Bach dans son Concerto à la mémoire d’un ange.
Ce concert est l’illustration de cette parenté, même si deux siècles séparent Jean-Sébastien Bach d’Anton Webern. Le premier est considéré par certains comme le Platon de la musique occidentale, celui qui en a fixé les lois et les formes. Le second fait certes partie des compositeurs qui ont mis en cause le système tonal, c’est-à-dire la hiérarchie qui prévaut entre les notes de la gamme, mais il a inauguré son catalogue par une Passacaille, hommage à une forme héritée de la Renaissance et souvent utilisée par Bach.
Pour leur permettre de dialoguer, le Quatuor Diotima fait alterner des extraits de L’Art de la fugue avec trois œuvres de Webern qui, comme la plupart de celles du compositeur viennois, sont faites de pages très brèves. On sait par ailleurs que Bach conçut son Art de la fugue en soi et non pour tel ou tel instrument en particulier ; d’où le grand nombre d’interprétations qui en existe (le Quatuor Juilliard l’a enregistré dès 1987).
Entre éloquence et goût de l’ellipse, ce concert est un pari intellectuel qui, par la chaleur de ses interprètes, nous montrera aussi que les musiques les plus abstraites peuvent conduire à la plus grande des sensualités : « Magnifique !! s’écriait Berg à propos de L’Art de la fugue. Une œuvre qui a été prise jusqu’à présent pour des mathématiques. La musique la plus profonde qui soit. »
Christian Wasselin
Les Artistes
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