MAHLER /
SYMPHONIE N°4
KINDERTOTENLIEDER

mercredi 10 juillet 2024
à 20:00
De 8€ à 50€
Marianne Crebassa © Julien Mignot

Hommage à Jodie Devos

GUSTAV MAHLER (1860–1911)
Kindertotenlieder - 30′
Nun will die Sonn’ so hell aufgehn (Maintenant le soleil va se coucher)
Nun seh’ ich wohl, warum so dunkle Flammen (Maintenant je vois bien pourquoi des flammes aussi sombres)
Wenn dein Mütterlein (Quand ta petite maman)
Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen (Souvent, je pense qu’ils sont seulement sortis)
In diesem Wetter, in diesem Braus (Par ce temps, par cette averse)


Entracte

GUSTAV MAHLER (1860–1911)
Symphonie n° 4 en sol majeur - 55′
Bedächtig. Nicht eilen. Recht gemächlich (Prudent. Sans presser. Très confortable)
In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast (Dans un tempo confortable. Sans hâte)
Ruhevoll (Tranquille)
Sehr behaglich (Très à l’aise)

MELODY LOULEDJIAN soprano
MARIANNE CREBASSA mezzo-soprano
ACADÉMIE D’ORCHESTRE
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

MIKKO FRANCK direction

Concert diffusé EN DIRECT sur France Musique, disponible sur le site de France Musique et sur l'Appli Radio France

L’Orchestre philharmonique de Radio France et son directeur musical accueillent de jeunes musiciens et deux prestigieuses chanteuses pour nous offrir un programme consacré à Mahler, compositeur de l’enfance.

Là où sont les enfants, là est l’âge d’or, disait Novalis. À un siècle de distance, Mahler fit de cette affirmation l’une des clefs de sa musique. Ses cinq Kindertotenlieder (« Chants des enfants morts »), étrangement composés avant la disparition de sa fille aînée, Maria, emportée par la scarlatine, évoquent le sort des enfants arrachés à la vie : mort tragique, mort injuste qui inspire au compositeur l’un des cycles de lieder les plus poignants du répertoire.

Composés sur des poèmes de Friedrich Rückert, les Kindertotenlieder furent créés le 29 janvier 1905 à Vienne par le baryton Friedrich Weidemann, sous la direction du compositeur. Mahler les conçut directement pour l’orchestre, sans passer par l’intermédiaire du piano. Il utilise là un effectif réduit (sans trombones) qui permet des alliages insolites : basson et cor au début du troisième lied, cor et cordes dans le quatrième, etc. Il se refuse également à tout pittoresque dans la forme ; aucune valse ici, aucune marche militaire, contrairement au tissu de souvenirs populaires et parfois grotesques du cycle Des Knaben Wunderhorn, dont Mahler reprend une page en guise de finale de sa Quatrième Symphonie.

Créée à Munich le 25 novembre 1901, cette Quatrième requiert elle aussi un orchestre allégé. Avec la Première, c’est la moins développée des symphonies de Mahler, c’est aussi la plus apaisée. Car si, dans la Sixième par exemple, les épisodes bucoliques ont l’allure de moments de répit au cœur d’un drame implacable, la Quatrième est d’une humeur réjouissante du début à la fin. Certes, le deuxième mouvement, avec son violon solo accordé un ton plus haut, a quelque chose d’une danse grinçante, mais un délicat glissando mène à un passage rêveur qui dédramatise l’atmosphère. Et l’allant du premier mouvement, avec sa fausse conclusion précédant un épisode inattendu, le bonheur tranquille du mouvement lent et les sourires capricieux du finale, évoquent l’enfance comme un paradis perdu. On goûtera en particulier, à la fin, la manière délicieuse dont Mahler fait glisser les mots « Cäcilia mit ihren Verwandten sind treffliche Hofmusikanten » (« Sainte Cécile et ses parents sont de parfaits musiciens de cour ») dans la voix de la soliste.

Christian Wasselin

Christa Ludwig, Alt (Contralto) BPO, Herbert von Karajan.

Avec le soutien de la Caisse des Dépôts, mécène principal de L’Académie d’Orchestre

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